Les Stratégies complexes
Nous allons commencer par les différents types de spreads.
1) Les spreads
Un spread offre à l’investisseur la possibilité de limiter ses pertes en échange d’un potentiel de gain limité. Il consiste à simultanément acheter et vendre une option de la même classe (call ou put et sur le même sous-jacent). L’expiration et/ou le strike seront différents. C’est justement cette différence qui va déterminer le type de spread obtenu :
>> Le price spread (vertical spread) :
Les options sont de la même classe et ont la même expiration mais les strikes sont différents.
> Achat 1 call XYZ strike 550 échéance avril
> Vente 1 call XYZ strike 555 échéance avril
>> Le calendar spread (horizontal spread) :
Les options sont de la même classe et ont le même strike mais l’expiration est différente.
> Achat 1 call XYZ strike 400 échéance avril
> Vente 1 call XYZ strike 400 échéance juillet
>> Le diagonal spread :
Les options sont de la même classe mais ont simultanément un strike et une échéance différents.
> Achat 1 call XYZ strike 400 échéance avril
> Vente 1 call XYZ strike 405 échéance juillet
Lorsqu’un spread est créé, l’investisseur paye la prime de l’option achetée et encaisse la prime de l’option vendue et le solde est crédité ou débité sur le compte du client.
L’investisseur anticipe que la différence entre la prime des deux options (le spread) va soit s’élargir soit se réduire. Le spread entre les primes ne s’élargira jamais plus que la différence entre les strikes des options. Le spread sera à son point le plus étroit lorsque les deux options expirent sans valeur.
S’il anticipe que le spread va l’élargir (la différence entre les primes augmente), l’investisseur va acheter l’option qui a la prime la plus élevée et vendre l’option avec la prime la plus faible. Ceci entraîne un debit spread.
S’il anticipe que le spread va se resserrer (la différence entre les primes diminue), l’investisseur va acheter l’option avec la prime la plus faible et vendre celle dont la prime est la plus élevée. Ceci entraîne un credit spread.
Analyse des différents spreads
. Le call debit spread :
Ici, l’investisseur achète le call qui a le strike le plus bas et vend le call qui a le strike le plus grand. Le premier aura une prime supérieure au second. On a donc un debit spread.
Dans cette stratégie l’investisseur est bullish sur le sous-jacent car une augmentation de ce dernier va entraîner une hausse des primes des calls et le spread va s’élargir.
Exemple :
> Achat 1 Call XYZ strike 550 échéance avril @ $30 => cash flow : -30
> Vente 1 Call XYZ strike 580 échéance avril @ $20 => cash flow : +20
=> debit spread = -10

. Le call credit spread :
Dans ce cas on achète le call avec le strike le plus élevé (= la prime la plus faible) et on vend le call dont le strike est le plus faible (= la prime la plus élevée).
Cette stratégie est considérée comme bearish sur le sous-jacent. Si le cours de ce dernier baisse, les primes vont baisser également et le spread va se réduire.
Exemple :
> Achat 1 Call XYZ strike 600 échéance juillet @ $25 => cash flow : -25
> Vente 1 Call XYZ strike 575 échéance juillet @ $30 => cash flow : +30
=> credit spread = +5

. Le put debit spread :
Dans un put debit spread, l’investisseur achète le put avec le strike le plus élevé et vend le put avec le strike le plus faible. Cette stratégie est bearish sur le sous-jacent. Si le cours du sous-jacent baisse, les primes vont augmenter et le spread va s’élargir.
Exemple :
> Achat 1 Put XYZ strike 495 échéance avril @ $30 => cash flow : -30
> Vente 1 Put XYZ strike 475 échéance avril @ $20 => cash flow : +20
=> debit spread = -10

. Le put credit spread :
Dans ce cas on achète le put avec le strike le plus faible et on vend le put avec le strike le plus fort.
Cette stratégie est bullish. Au fur et à mesure que le cours du sous-jacent monte, les primes baissent et le spread se réduit.
Exemple :
> Achat 1 Put XYZ strike 475 échéance avril @ $20 => cash flow : -20
> Vente 1 Put XYZ strike 495 échéance avril @ $30 => cash flow : +30
=> credit spread = +10

. Le butterfly spread :
Lorsque l’on s’attend à voir les cours fluctuer dans le marché, on veut acheter de la volatilité. La façon dont on l’achète constitue la stratégie à adopter.
Une des façons de mettre en place une stratégie d’achat de volatilité est le long straddle (le straddle acheteur) : on achète un call OTM et un put OTM => la stratégie est profitable si le cours du sous-jacent bouge radicalement dans un sens ou dans un autre (voir partie sur le straddle ci-dessous). L’inconvénient est que si la volatilité n’est pas celle escomptée alors on perd complètement les deux primes. Or il existe une stratégie qui permet de limiter cette perte : le butterfly spread.
Le butterfly spread est une stratégie neutre, elle est limitée en termes de risques mais également en termes de potentiel de profit. La stratégie implique l’utilisation d’un bull spread (par exemple un call debit spread) et d’un bear spread (par exemple un put debit spread).
Le butterfly spread possède 3 strikes différents et peut être utilisé pour acheter ou vendre la volatilité. Il est composé d’une partie bullish et d’une partie bearish.
Les positions short, dont les strikes sont plus éloignés que les positions long, constituent les « ailes » du papillon. Ces « ailes » réduisent le coût moyen de la stratégie et sont intéressantes quand les niveaux de volatilité implicites sont très élevés, mais elles ont également l’effet négatif de limiter le profit potentiel.
Exemple :
> Achat 1 Call XYZ strike 380 échéance avril @ $30 => cash flow : -30
> Vente 1 Call XYZ strike 405 échéance avril @ $20 => cash flow : +20
> Achat 1 Put XYZ strike 380 échéance avril @ $30 => cash flow : -30
> Vente 1 Put XYZ strike 355 échéance avril @ $20 => cash flow : +20
=> debit spread = -20

2) Les straddles
Un straddle consiste en l’achat d’un call et d’un put, ou la vente d’un call et d’un put sur le même sous-jacent. Le prix d’exercice et la date d’expiration sont également les mêmes. Si l’investisseur achète les deux options, on l’appelle un long straddle. S’il les vend, c’est un short straddle. L’investisseur qui met en place cette stratégie spécule sur la volatilité du titre : l’acheteur du straddle s’attend à une forte volatilité du sous-jacent, tandis que le vendeur s’attend plutôt à peu ou pas de volatilité.
. Le long straddle :
L’investisseur qui achète un straddle anticipe un mouvement du titre sous-jacent mais ne sait rien de la direction du mouvement. Le call du straddle va s’apprécier si le titre monte et, de la même façon, le put va s’apprécier si le titre baisse. Le long straddle ne sera donc profitable que lorsque le mouvement du sous-jacent est supérieur aux primes payées pour la stratégie. Les deux points morts s’obtiennent en ajoutant puis en soustrayant la prime totale payée, du strike des options.
Exemple :
> Achat 1 Call XYZ strike 380 échéance avril @ $30 => cash flow : -30
> Achat 1 Put XYZ strike 380 échéance avril @ $30 => cash flow : -30

. Le short straddle :
L’investisseur qui vend un straddle s’attend à une faible volatilité du cours du sous-jacent, il est considéré comme ayant une attitude neutre. Le but est ici de générer un revenu à partir des 2 primes encaissées. Les points morts sont les mêmes que pour le long straddle mais le vendeur ne tire profit de cette stratégie que si le cours du sous-jacent reste entre les 2 points morts.
Exemple :
> Vente 1 Call XYZ strike 380 échéance avril @ $30 => cash flow : +30
> Vente 1 Put XYZ strike 380 échéance avril @ $30 => cash flow : +30

Pour en savoir plus sur les stratégies d’options : http://www.theoptionsguide.com/option-trading-strategies.aspx